Michael Kimble
Un entretien avec Michael Kimble (2015)
Tu peux nous en dire un peu sur toi ?
Il n’y a pas grand chose à dire sur moi, il n’y a rien d’unique à propos de moi ou de ma situation. Je suis un anarchiste noir homo et fier de l’être, qui veut sincèrement apporter un changement radical, et quand je dis radical, je veux dire extrême et je pense que rien ne peut être plus extrême que la destruction totale de cet ordre social, de ce système de domination ou de ce que vous voulez appeler.
Comment était ta vie en grandissant en Alabama ? Quelles sortes d’obstacles et luttes t’as dû affronter ?
Ma vie en Alabama, du moins les premières années de mon existence, a été magnifique. Je suis né et j’ai grandi dans la communauté noire de Birmingham, Alabama, appelée Powderly (Westside) et c’était rural, des chemins de terre, des porcs, etc. Vers l’âge de 7 ans, notre maison a brûlé et nous avons déménagé dans un autre quartier du Westside appelé Westend. C’était considéré comme un quartier de classe moyenne. On avait deux maisons dans ce quartier. Mes deux parents travaillaient. Mais je ne savais pas, étant si jeune, que mes parents avaient des problèmes dans leur mariage et financièrement. Finalement, mes parents ont divorcé et nous avons perdu nos maisons. Ma sœur, mes trois frères et moi avons déménagé avec notre mère dans le quartier sud pendant environ trois ans, puis dans le quartier nord, dans les logements sociaux. C’est là que j’ai commencé à avoir des problèmes sociaux. J’étais ostracisé par les enfants des cités, mais n’étant pas une mauviette, je n’ai jamais laissé quelqu’un me battre sans me défendre. Après que les enfants aient appris que je me défendais, j’ai été accepté comme un camarade. C’était mon plus grand obstacle, être accepté ou m’intégrer. Dans les cités, il y avait beaucoup d’homosexuels (drag queens) dans la famille de mes pairs, alors c’était pas d’inhabituel. La question était de savoir si t’allais te battre. Dehors, c’était différent.
Tu peux parler un peu de pourquoi t’as été incarcéré à la fin des années 80 ?
J’ai été emprisonné en 1986 pour le meurtre d’un Blanc qui voulait nous faire du mal, à moi et à un ami quand on se promenait un soir. Nous étions enlacés et ce type a commencé à nous emmerder, nous traitant de pédés, de nègres et de toutes sortes de conneries irrespectueuses, homophobes et racistes. Quand il a attaqué après l’avoir confronté, j’ai sorti un pistolet que j’avais sur moi et je l’ai abattu. Les médias ont essayé d’en faire un meurtre à caractère raciste et toutes sortes de choses. Je ne savais vraiment rien de tout cela jusqu’à ce que j’aie la chance de voir mon rapport d’enquête pré-sentencielle et c’était après que j’étais déjà en prison depuis un certain temps. J’ai porté l’affaire en justice et j’ai été condamné à la prison à vie. 29 ans plus tard, je suis toujours en prison à cause d’un raciste homophobe. Je n’ai aucun regret à ce sujet.
T’as déjà parlé de ton évolution politique en prison — du communisme à l’anarchie. Tu peux nous dire comment ça s’est passé ? Y a des expériences, des événements, des relations ou des écrits qui t’ont poussé dans la direction de l’action anti-autoritaire ?
Ouais, je suis devenu communiste dans mes jeunes années, comme je l’ai déjà dit, parce ça parlait de l’oppression des Noirs, des homosexuels, des pauvres et bien sûr des prisonniers, et épousait l’idée de créer un monde libéré de ces oppressions. J’ai fait partie du New Afrikan Independence Movement (NAIM) qui était très actif à l’époque et il semblait que tous les guerrier.e.s du Black Liberation Movement faisaient partie du NAIM. Iels étaient actifves dans les prisons en termes de soutien juridique (procès, lettres, campagnes téléphoniques, éducation) et de visites aux prisonniers. Et bien sûr, iels participaient aussi à des programmes culturels dans les prisons de l’Alabama. C’est également à cette époque que les ABC ont commencé à se faire connaître en soutenant les “prisonniers politiques/prisonniers de guerre” des mouvements des décennies précédentes (BLA, BPP, UFF, anti-impérialistes, WUO, etc.). J’ai donc commencé à recevoir de la littérature et des journaux (The Blast, Love & Rage, Bulldozer, Fifth Estate, etc.) et j’ai commencé à m’informer sur l’anarchisme, qui a trouvé un écho en moi. Merde, j’étais contre l’autorité, contre l’oppression et j’ai commencé à voir les contradictions entre l’étatisme (le gouvernement) et la liberté. L’anarchisme parlait/parle de se débarrasser de tout ça, de mettre en pratique maintenant et de ne pas attendre le futur. Et depuis, je suis un anarchiste convaincu.
Est-ce qu’être homo ça affecte ta capacité a organiser et lutter collectivement en prison ?
C’est sûr. D’abord, il faut comprendre l’état d’esprit de la prison, qui n’est pas très différent de celui de l’extérieur, juste plus petit. D’un côté, t’as la croyance qu’être homo est synonyme de faiblesse, de l’autre, t’as des gars qui se font passer pour des machos afin de se défendre dans un monde de prédateurs et/ou vous avez des gars qui font de la politique et qui viennent d’orientations religio-culturelles-nationalistes. Ces derniers sont ceux avec lesquels vous aurez le plus de chances d’interagir en faisant de l’organisation. Et beaucoup d’entre eux sont membres de gangs et sont ce qu’on appelle des O.G. (Original Gangstas), des membres de gangs qui ne sont pas aussi actifs dans la culture des gangs que lorsqu’ils étaient plus jeunes, mais qui ont toujours un lien avec elle et sont admirés par les membres de gangs plus jeunes. Tous les stigmates de l’extérieur sont amplifiés, mais il est encore possible de travailler avec la plupart de ces types si l’on a acquis la réputation d’être quelqu’un qui se tient debout et qui ne se laisse pas emmerder par qui que ce soit, porcs ou prisonniers, et qui est sincère dans ce qu’il dit être. Ils le savent, ils vivent autour de toi quotidiennement pendant des années. Mais encore une fois, c’est une lutte en soi de passer outre toutes les conneries psychologiques qui flottent dans la tête de ces gars. On leur a dit pendant des années qu’il y avait quelque chose de mal à être homo, à ne pas se conformer aux rôles traditionnels de genre. Donc, le fait d’être homo émousse un peu ta voix et tes efforts. Mais en tant qu’anarchiste, j’enrage parce qu’il est de mon propre intérêt d’apporter le désordre à l’intérieur et de contribuer à l’anéantissement total des prisons et du système qui les a engendrées.
Comment c’était d’être un prisonnier révolutionnaire dans les années 90, alors qu’une grande partie du mouvement anti-impérialiste s’était effondrée et que la lutte anarchiste commençait seulement à sortir de son accalmie de plusieurs décennies aux États-Unis ?
Pour vous dire la vérité, j’étais tellement pris dans la bataille dans ces prisons que je n’étais pas vraiment concentré sur les événements extérieurs. Je me préoccupais d’essayer de construire à l’intérieur. Bien sûr, on tendait la main et on sentait le déclin, mais les gens essayaient toujours d’interagir avec nous. Je n’attendais pas grand-chose du mouvement anarchiste naissant, car il était évident qu’il en était qu’à ses débuts.
As-tu remarqué des changements dans les méthodes et les formes de solidarité anarchiste en prison depuis que tu as été enfermé ?
Mon expérience avec les anarchistes de l’extérieur n’a pas été très étendue, mais d’après ce que j’ai observé, les groupes anarchistes tels que l’ABCF, qui étaient les plus actifs autour des prisons, ont apporté un soutien matériel et émotionnel principalement aux anciens mouvements établis, aux organisations des décennies passées, qu’ils classent comme prisonniers politiques ou prisonniers de guerre. Cela a changé dans une large mesure, maintenant vous avez des anarchistes qui sont dans le soutien matériel et émotionnel, mais aussi dans les manifestations, les attaques contre les prisons, etc. C’est quelque chose que je n’ai jamais vu dans les années 1990 aux États-Unis. Il s’agit maintenant de devenir complices.
T’as remarqué des changements dans les méthodes et les formes de solidarité anarchiste en prison depuis que t’as été enfermé ?
Mon expérience avec les anarchistes de l’extérieur n’a pas été très étendue, mais d’après ce que j’ai observé, les groupes anarchistes comme l’ABCF, qui étaient les plus actifs autour des prisons, ont apporté un soutien matériel et émotionnel principalement aux anciens mouvements établis, aux organisations des décennies passées, qu’ils classent comme prisonniers politiques ou prisonniers de guerre. Ça a changé dans une large mesure, maintenant t’as des anarchistes qui sont dans le soutien matériel et émotionnel, mais aussi dans les manifestations, les attaques contre les prisons, etc. C’est quelque chose que je n’ai jamais vu dans les années 1990 aux États-Unis. Maintenant c’est plutôt devenir des complices.
T’as déjà critiqué le concept de prisonnier politique/prisonnier de guerre. Tu peux nous expliquer pourquoi tu t’opposes à cette étiquette et nous faire part de tes expériences avec ce concept et ses partisans ?
Tout d’abord, le concept utilisé par la plupart des groupes est basé sur la définition de l’Organisation des Nations Unies (ONU) de qui et de quoi constitue un prisonnier politique/prisonnier de guerre, donc j’ai définitivement un problème avec cela. En fait, je la rejette. L’ONU n’est qu’une autre institution étatique basée sur la domination et le contrôle des populations. Ensuite, le concept tel qu’il est pratiqué est élitiste, discriminatoire, et crée des célébrités, et ne fait en réalité que légitimer l’État et son système juridique. Les États-Unis ont plus de 2 millions de corps dans leurs entrepôts, mais seulement une centaine sont considérés comme des prisonnier politique/prisonnier de guerre par les groupes. C’est une blague. On oublie les hommes et les femmes qui se battent dans ces prisons et qui souffrent à cause de cela. Oh, j’ai eu des débats sur tout ça avec des anarchistes. Ça a provoqué la fin de notre correspondance. J’ai mal à la tête à force d’en parler, comme avec la religion. Les luttes anarchistes récentes ont eu la prison comme point central, à la fois parce que l’État cible les anarchistes et parce que les anarchistes mènent des actions offensives contre la société carcérale.
Y a des actions ou des luttes qui t’ont inspiré récemment ?
Le soutien et la solidarité qu’a bénéficié le Free Alabama Movement (F.A.M.) ici, de la part des anarchistes qui ont organisé des manifestations dans tout le pays, les événements du 11 juin, la solidarité dont j’ai bénéficié au cours de l’année dernière, les actions menées en solidarité avec les prisonniers et contre la société carcérale dans le monde entier, le lâcher de banderoles, les manifestations bruyantes hebdomadaires en Californie devant la prison, tout cela m’inspire. Je serai content quand je verrai ce genre d’actions constantes se dérouler ici en Alabama.
Quel est ton sentiment sur les récentes luttes anti-police qui ont lieu aux États-Unis ?
J’adore les manifestations et les rébellions anti-police. J’écoutais la radio il y a quelques nuits quand on a annoncé que deux keufs avaient été abattus à Ferguson. J’étais tellement excité que je me suis même pas endormi cette nuit-là. Je suis heureux que les jeunes Noir.e.s de Ferguson n’aient pas permis à ces maquereaux raciaux d’éteindre leur juste colère et leur désir de se battre, et d’infliger un châtiment aux keufs. Je pense qu’on verra d’autres attaques de ce genre dans un avenir proche, parce que les keufs n’arrêtent pas de tuer des Noir.e.s. Quel autre choix on a que de nous défendre ? Il y a deux actions de représailles. L’action de New York et l’action de Ferguson. Il y en a d’autres dont je suis sûr que j’ai pas entendu parler.
Dans certains de tes écrits, t’exprimes une opposition à la civilisation. Tu pourrais nous en parler et nous dire en quoi ça diffère d’une critique de l’État et du capital seuls ?
Je ne pense pas qu’on puisse séparer une critique de l’Etat et du capital d’une critique de la civilisation. La civilisation a donné naissance à l’État et au capital, qui ont apporté toutes sortes d’oppressions et d’outils pour gérer ces oppressions, comme la surveillance, la cupidité, la domination et toutes les autres choses merdiques que les gens trouvent logique de se faire entre eux et à l’environnement. La civilisation est expliquée par le capital comme étant un progrès dans l’efficacité et la qualité de vie, mais rappelez-vous que l’espérance de vie d’un homme noir aux États-Unis est d’environ 25 ans. On s’attend à ce qu’il soit mort ou en prison à l’âge de 25 ans. La civilisation a provoqué une rupture entre les gens et la terre. La civilisation a donné naissance à toutes sortes de maladies, à des médicaments qui ne guérissent rien mais que vous devez acheter pour “gérer” la maladie et nourrir leur cupidité, à la pollution, au patriarcat, au racisme, aux prisons, etc. La civilisation est la cause première de la misère que nous appelons oppression et doit être démantelée, impitoyablement et totalement détruite.
Comment les anarchistes peuvent-ils construire des relations plus fortes avec leurs camarades de l’intérieur [des prisons] ?
En interagissant, en écoutant, en devenant complices, en traitant les prisonniers comme des égaux et en ne romantisant pas les situations des prisonniers. Il n’y a rien de noble à être en prison. Juste faire preuve de solidarité révolutionnaire et tout ce que cela implique. Je ne cesse de le dire et je continuerai à le faire : les gens doivent aller voir Os Cangaceiros, vous savez, le groupe en France dans les années 70, 80, 90, pour voir à quoi ressemble une forme de solidarité.
Qu’es-ce que t’aimerais voir de la lutte anarchiste américaine dans les années à venir ?
J’aimerais voir les anarchistes devenir plus actifs en construisant une véritable camaraderie, des amitiés avec celleux d’entre nous qui sont à l’intérieur et voir plus d’attaques contre les prisons, les entreprises, les institutions qui érigent, soutiennent et profitent des gens qui sont kidnappés et détenus en prison. Je pense également qu’il est temps pour les anarchistes de commencer à construire quelque chose pour les anarchistes qui sortent de prison par le biais de la libération conditionnelle, de la fin de peine, ou autre. Certain.e.s d’entre nous auront besoin d’un logement, de vêtements, etc. une fois sorti.e.s. Tu sais, quelque chose que on pourrait se raccrocher. La plupart du temps, on doit faire une demande auprès d’une maison de transition et c’est un tout nouveau problème parce que toustes celles que je connais sont orientées vers la religion et exigent que l’on participe à des trucs religieux.
La lutte dans les prisons de l’Alabama s’intensifie. Qu’est-ce qui s’y passe actuellement ?
Eh bien, nous venons d’avoir une journée d’appel national pour la distribution de préservatifs puisque les MST semblent être un problème majeur parmi les prisonnier.e.s. Puis le 1er mars 2015, la F.A.M. a appelé à une grève du travail (shutdown). Elle a duré 3 jours et seulement à la prison (St. Clair). Je suis un peu énervé par cette situation. Pourquoi seulement 3 jours ? C’était censé être indéfini. J’ai commencé une grève de la faim le 2 mars pour montrer ma solidarité et je n’ai pas été informé de la fin de la grève avant le 9 ou le 10 mars. L’explication que je reçois pour la brièveté de tout ça c’est que c’était un test pour montrer aux gars à quoi s’attendre. Merde, nous (Holman et St. Clair) venons d’avoir un arrêt en janvier 2014 et il a duré 15 jours, donc les gars savent à quoi s’attendre. Mais encore une fois, je n’étais pas là donc je ne sais pas, mais je soupçonne que certains prisonniers “raisonnables” et “responsables” ont “raisonnés” les rebelles et l’ont écrasé.
Ici à Holman, dans l’unité d’enfermement, les gars protestent contre le remplacement des repas chauds par des repas en sac si la fente de votre plateau est ouverte. Donc, il y a eu beaucoup d’urine et d’excréments jetés, et des feux allumés. Les keufs ont reculé pour l’instant, mais nous attendons de voir ce qui va suivre. J’ai arrêté ma grève de la faim.
Autre chose ?
Ouais, je pense que plus on verra de lutte à l’extérieur, plus on verra de merde à l’intérieur. Les anarchistes doivent être prêt.es pour ça et doivent réfléchir à ce qu’iels sont prêt.e.s à faire pour contribuer à la destruction de l’Etat en attaquant les prisons. Permet-moi de revenir à ta deuxième question. Ne te méprends pas, de graves injustices m’ont été infligées pendant mon enfance en Alabama. Il y avait certaines endroits que je ne franchissais pas parce que je risquais d’être arrêté, simplement parce que j’étais un Noir. Même dans les années 1980, il y avait ce qu’on appelait “Jew Town” [ville juive], une rue de magasins qui avaient encore des panneaux “Whites Only” dans les vitrines. Mais je me sentais en sécurité dans mon quartier. En plus, je n’avais pas vraiment de raison d’aller dans ces endroits qui étaient antagonistes envers les personnes de couleur. Mais tu sais quoi, quand j’avais 12 ou 13 ans, on était plusieurs à faire du vélo dans ces quartiers racistes et aucun de ces bigots n’a dit quoi que ce soit. Oh oui, iels nous jetaient des regards méchants, mais merde, on s’en foutait. On était des durs à cuire et on faisait n’importe quoi.
Mais être homo, c’était autre chose. Les amis et la famille se moquaient de moi, mais c’était pas comme les antagonismes raciaux. Bien que les gens de mon quartier acceptaient le fait d’être homo, c’était différent dans les autres quartiers. Les gens ridiculisaient, harcelaient, et même battaient celleux qu’iels considéraient comme homo. On m’a traité de tous les noms et j’ai eu beaucoup de bagarres en grandissant. Mais tu sais, j’ai été enfermé si jeune et c’était pas la première fois que j’étais enfermé. J’étais passé par le système juvénile depuis un bon moment. Donc, j’ai été sauvé de beaucoup de choses dans la rue. Oui, la prison m’a sauvé de la rue, mais pas de toute la merde qui se passe contre les homos lorsqu’ils sont enfermés. Je n’ai jamais été témoin d’un viol, mais j’ai été témoin de cruauté. Vous savez, en tant qu’enfants, on cherche toutes sortes de raisons pour rabaisser les autres enfants. On cherche les différences et avec les préjugés que la société nous a mis dans la tête, ce n’est pas difficile pour nous de les trouver. Ce monde est tellement malade que s’il ne comprend pas, s’il ne peut pas contrôler, il essaie de détruire. Et les enfants apprennent ça à la maison, à l’église, à l’école, partout où iels vont. Pas étonnant qu’il y ait un tel taux de suicide chez les adolescents.