Les Enragé·e·s
Nous, “bénéficiaires” des minimas sociaux, ne sommes pas des sous-humains
Nous, “bénéficiaires” des minimas sociaux, ne participerons plus à une seule manifestation à l’appel de la CGT dont les revendications consisteront à seulement “augmenter les minimas sociaux”.
Nous n’irons plus manifester avec des gens qui font leur beurre syndical en critiquant, à raison, la CFDT et qui pensent comme eux, comme des cathos sociaux, incapables de déboulonner la société verticale d’inspiration religieuse.
Nous n’irons plus manifester avec des bureaucrates qui ont naturalisé l’existence de la Pauvreté. Se contenter d’augmenter les minimas sociaux, c’est condamner des individus parfaitement innocents de leur propre sort, à retourner dans la pauvreté quelques années après, quand l’inflation aura bouffé l’augmentation en question ou quand le déficit béant du commerce extérieur conduira, à défaut d’exploser les ventes d’armement, à des mesures revenant sur les gains sociaux obtenus.
Nous ne sommes pas des sous-humains.
Le fait que cette société capitaliste ne soit plus en capacité structurelle “d’offrir” (on a connu meilleur cadeau) un emploi pour tous ne doit pas faire de nous des Coupables.
Nous ne serons plus les éternels dindons de la farce des manœuvres politiciennes des centrales syndicales.
Nous ne ferons plus les frais de l’âme travailliste stalinoïde flottant dans toute la gauche syndicale et qui pourrit littéralement nos vies.
Nous sommes des millions. Nous existons, nous sommes vivants, nous ne sommes pas des sous-humains !
On est ravis que quelques millions d’individus s’éclatent dans leurs super jobs créatifs dans la com’, la culture, l’édition, le cinéma ou la publicité. Ce n’est pas notre monde. Ce monde vit en lévitation au dessus de nous.
La moitié du PIB est assurée par ±10% de la population active.
Contrairement à un pays de taille comparable, l’Espagne, à l’habitat vertical et resserré, la spécificité du capitalisme et de l’Histoire en France fait qu’elle comporte un habitat éclaté, avec des milliers de petites villes, qui ne produisent rien.
La TOTALITE de l’économie de ces petites villes, qui n’ont pas d’industrie, qui n’ont pas d’agriculture, qui sont animées le plus souvent d’emplois qui ont tous été créés au 20e siècle ou avant, qui ne possèdent aucun métier ou presque, du 21e siècle, la totalité de la répartition de l’argent dans ces villes est ARTIFICIELLE.
C’est tout à fait artificiellement que l’Etat décide de donner 15.000€ par mois en moyenne aux notaires et 1270€ à une employée. Absolument RIEN ne justifie ce choix excepté celui de la défense de la classe bourgeoise.
Nous ne sommes pas des sous-humains.
Nous rêvons à autre chose que de nettoyer vos bagnoles, de passer le rotofil sur les voies communales en nous payant de façon misérable tout en prétextant un “retour à l’emploi”.
Nous ne nous ferons pas voler ce mouvement social, énorme, qui s’avance, soutenu par plus de 9 français sur 10 et qui va être observé de très près par tous les prolétariats, par tous les galériens du monde, qui vivent exactement la même vie que nous, ou la même non-vie.
S’il faut occuper les CAF, les Pôle Emploi, on le fera. Les retraités viendront avec nous, beaucoup ont d’avantage la pêche que certains ados avachis derrière leurs écrans.
On ne peut même plus espérer survivre avec un RSA. Beaucoup d’entre-nous ne mangent plus à leur faim alors que les supermarchés dégueulent de nourriture, c’est une honte !
On met les gens en prison parce qu’ils volent un paquet de pâtes et de riz. Voilà la société dans laquelle on vit, on n’en veut plus !
On habite au 5e sous-sol de la société, on est incarcéré dans nos apparts minables, certains de nos gamins n’ont jamais vu la mer, rendez-vous compte ! Certains gamins piquent du pain à la cantine, le plus possible, car ils n’ont pas assez à bouffer chez eux, ils font qu’un seul repas, bande de salauds !
On existe et on va vous le montrer. On mérite de vivre autant que quelqu’un d’autre, votre idéologie moyenâgeuse, on n’en veut plus !
Les Enragé-e-s